Café, chocolat & discussion de comptoir

2025 - 7 - Mise à jour des marchés & enjeux actuels

Dany Marquis Season 2025 Episode 7

Il s'agit d'une version épuré et raccourci du live du 21 Mai
Dans cet épisode de Café, Chocolat et Discussions de Comptoir, Dany Marquis partage un aperçu des actualités et réflexions autour du café et du cacao : marchés, Cup of Excellence, tarifs américains, et la question des pourboires en boutique.

Marché du café : volatilité extrême
Les prix de l’arabica bougent sans arrêt. On a un conteneur qui arrive à Halifax dans neuf jours, et même si on achète encore certains cafés par des courtiers, c’est un vrai casse-tête.
Les marchés sont tendus : la météo au Brésil est incertaine, les stocks sont très bas, et la volatilité crée de gros pics. On parle d’une possible augmentation de 25 % d’ici la fin de l’année. Ça complique la gestion des prix de vente : on ajuste à la hausse, mais on ne peut pas baisser aussitôt que le marché descend, parce qu’il remonte vite.

Cacao : rareté et explosion des prix
Le cacao dépasse les 10 $ le kilo. La Côte d’Ivoire vit sa pire mi-récolte depuis dix ans, et le Ghana revoit ses prévisions à la baisse. La demande explose, l’offre chute : le prix grimpe.
On achète en direct (ex. : ferme Zorzal en République dominicaine), mais aussi via des courtiers comme Oko Caribe. Problème : les États-Unis imposent maintenant une taxe de 10 % sur le cacao importé. Si on achète via un courtier américain, c’est un produit « américain » — et donc plus cher. En plus, ça nous expose à de futurs tarifs entre les États-Unis et le Canada.
Le tout nous force à mobiliser d’énormes liquidités. Un conteneur de cacao : 400 000 $. Un conteneur de café : 300 000 $. C’est du capital immobilisé. On peut se le permettre, mais ce n’est pas vrai pour tout le monde.

Cup of Excellence : l’élite du café mondial
Le Cup of Excellence reste la référence mondiale pour identifier les meilleurs cafés d’un pays. C’est sérieux : dégustation à l’aveugle, critères rigoureux, pas de place pour le marketing tape-à-l’œil. On achète ce qu’on peut — les cafés du top 3 partent à des prix fous.
On a actuellement 7 cafés gagnants en attente, qu’on torréfiera avec notre nouveau torréfacteur. Un projet excitant, avec aussi de nouveaux emballages en préparation depuis près de deux ans.

Chocolats & groupes d’achats
On lance de petites productions de chocolat pour professionnels, comme du chocolat blanc au beurre de cacao désodorisé ou un chocolat au lait 40 %. Les groupes d’achat nous aident à partager le risque (et le plaisir). Écrivez-moi si ça vous intéresse !

Réflexion sur le pourboire
Mai, c’est le mois où on revoit les salaires. Le pourboire représente une part majeure du revenu de nos baristas. Mais il y a des zones grises : il est maintenant calculé avant taxes (ce qui est juste), mais ça réduit le montant reçu. Et ça crée des écarts internes : parfois, les baristas gagnent plus que ceux en production.
On ajuste, on équilibre… mais c’est complexe. Le métier de barista est exigeant, sous-estimé. Selon moi, c’est un métier aussi noble que sommelier.